Insolite, cette courge qui a poussé sans prévenir dans Le petit jardin .... sans doute une graine de potiron (bio) de l'année dernière a-t-elle apprécié ce petit coin de terre...
Alors, non, la courge n'est pas tombée du ciel... elle est originaire d'Amérique centrale et s'est répandue sous ses multiples variétés en Europe à partir du 16e siècle. Ici, elle n'est pas encore tout à fait mûre, elle peut être d'un orange vif, mais aussi rester dans les jaunes d'ocre ou bien s'habiller en vert. On connaît bien la citrouille qui se transforme en carosse, celle qui décore les maisons d'automne mais ses qualités gustatives, n'en déplaise aux grincheux, ne doivent pas être sous-estimées. D'ailleurs, selon Agatha Christie, le célèbre Hercule après ses non moins célèbres travaux avait prévu de dédier sa retraite à l'amélioration de son goût "Les courges peuvent très bien ne pas avoir un goût d'eau", pariait-il !
Alors, bonne lecture et bon appétit !
ps : merci à mes sources d'inspiration pour la chanson et certaines références... elles se reconnaîtront :)
De 1633 à 1637, les tulipes (ou plutôt leurs bulbes) ont été l'objet d'une très forte spéculation au sein des Provinces Unies (actuelle Hollande). Un bulbe de Tulipe valait plus cher qu'une maison cossue ou qu'un Rembrandt et représentait jusqu'à 20 fois le salaire annuel d'un artisan spécialisé ! Les tulipes venues d'Asie, acclimatées et cultivées par les nomades Turcs puis débarquées en Hollande par le commerce au loin, ont suscité dès leur arrivée en Europe à la fin du 16e siècle l'intérêt de quelques botanistes, horticulteurs et amoureux des plantes (même si les premiers bulbes, confondus avec des oignons, ont été mangés en salade !).
Cet intérêt alla grandissant, les bulbes s'échangeaient de plus en plus cher, puis un "commerce du vent" (Windhandel) s'est développé au fond des tavernes hollandaises, où l'unité d'échange n'était plus la fleur, ni le bulbe en terre, mais simplement une promesse de vente précisant les caractéristiques de la plante et la date où elle sortirait de terre. La tulipe quasi virtuelle pouvait avoir changé plusieurs fois de propriétaire et vu sa valeur doubler ou tripler avant de fleurir.
Semper Augustus était considérée comme la plus belle (et la plus rare) de toutes les tulipes hollandaises. Et pourtant ces tulipes étaient malades, atteintes d'un virus appelé "Mosaïque" et qui dessinait de fines rayures de couleurs sur des tulipes blanches ou jaunes.
Puis les doutes se répandirent parmi les acheteurs et les vendeurs sur la possibilité d'une augmentation continue du prix des tulipes et après l'euphorie, la bulle spéculative des tulipes se dégonfla... Plus personne n'était prêt à acheter des tulipes et les prix chutèrent vertigineusement ....
L'histoire depuis s'est répétée de nombreuses fois, en prenant pour objet les chemins de fer, l'immobilier, les matières premières..., les starts-up de l'internet ou encore les produits financiers complexes !
A lire :
Mike Dash, La tulipomania, Jean Claude Lattès, 2000.
John Kenneth Galbraith, Brève histoire de l'euphorie financière, Le seuil, 1992
A Ecouter :